Traitements endovasculaires des troubles de l’érection
appelés "dysfonction érectile vasculogénique"
Les troubles de l’érection peuvent être traités par le radiologue interventionnel par voie percutanée endovasculaire lorsqu’ils sont d’origine vasculaire. Il peut s’agir d’un défaut d’approvisionnement sanguin artériel au pénis, ou de fuites veineuses majorant l’évacuation sanguine du pénis au cours de l’érection.
Dans chacune des situations, le profil du patient diffère : pour l’origine artérielle, la cause est souvent l’athérome.
Pour l’origine veineuse, il n’y a pas de cause retrouvée et le sujet est en général plus jeune.
Les traitements endovasculaires des troubles de l’érection sont indolores et pratiqués sous anesthésie locale,
au cours d’une prise en charge ambulatoire.
Ils ne laissent aucune cicatrice.
Ces interventions radiologiques des troubles de l’érection sont effectuées dans le cadre d’une prise en charge multidisciplinaire et d'une collaboration étroite entre l’urologue, le radiologue interventionnel et l’angiologue.
Le Dr Amouyal collabore avec des andrologues comme le Dr Giwerc, le Dr Nollet , mais aussi des urologues expérimentés, comme le Pr Desgrandchamps.
Le Dr Grégory Amouyal pratique les traitements endovasculaires artériels et veineux des troubles de l’érection.
De quel traitement endovasculaire puis-je bénéficier?
Mieux
comprendre
Physiologie : les étapes habituelles pour une érection ?
Les étapes menant à une érection sont les suivantes : lors d’une stimulation, la commande nerveuse (cerveau, moelle épinière, puis nerfs périphériques) envoie un message nerveux vers les organes génitaux.
Les nerfs érecteurs, à destinée du pénis, lors de la stimulation, provoquent une vasodilatation du système artériel pudendal, et les corps caverneux s’engorgent de sang. Cela mène à l’érection.
Ainsi, tout mécanisme diminuant soit l’influx nerveux, soit l’afflux sanguin, soit l’engorgement des corps caverneux peuvent être en cause dans une dysfonction érectile.
La dysfonction érectile
Lire les extraits des recommandations de l’Association Française d’Urologie
La dysfonction érectile correspond à une difficulté permanente ou récurrente durant au moins 3 mois de suite (sauf contexte de chirurgie ou traumatisme pelvien) à maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel.
La dysfonction érectile peut également être multifactorielle, c’est à dire être causée par plusieurs de ces phénomènes simultanément, ce qui rend complexe la prise en charge de ces troubles de l’érection.
Au total, elle touche moins de 10% des hommes à 50 ans, et 20% des hommes à 60 ans.
Mécanismes en cause dans les troubles de l’érection
Les troubles de l’érection sont d’origines diverses, psychogène, organique ou mixte :
Psychogène et troubles de l’humeur (dépression, anxiété)
Organique :
Lésions neurologiques (AVC ou traumatismes crâniens graves, sclérose en plaques, traumatismes du rachis et compression nerveuses, déficit du système nerveux périphérique parasympathique pro-érectile, notamment de cause diabétique, lésion post-traumatique ou iatrogène des bandelettes neurovasculaires, lors de fractures du bassin ou de chirurgie pelvienne).
Elles sont à l’origine d’une altération de la stimulation neurologique des vaisseaux du bassin, avec une baisse de libération de monoxyde d’azote (NO) autour des vaisseaux alimentant les corps caverneux.
Anomalies hormonales :
Toutes les causes responsables d'un déficit en androgènes (pathologie hypothalamo-hypophysaire, médicaments effectuant un blocage hormonal ou des perturbations de libération de sérotonine ou dopamine, pathologie testiculaire).
Lésions vasculaires :
Artérielles : sténoses des artères iliaques primitives ou iliaques internes d’origine athéromateuse. Sténose ou occlusion des artères pudendales internes d’origine athéromateuse.
Lésions post-traumatiques des artères pudendales internes.
Veineuses : insuffisance veino-occlusive (fuites veineuses) au niveau des veines de drainage du corps caverneux : veines endommagées, séquelles d'occlusions veineuses d’origine sanguine (drépanocytose).
Lésions des structures des corps caverneux :
Fracture du bassin et traumatisme de l’urètre bulbaire, baisse de la concentration en cellules musculaires lisses caverneuses.
Iatrogène :
Médicamenteux : notamment inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine, neuroleptiques inhibant la libération de dopamine, traitements hormonaux de blocage androgénique type inhibiteurs de la LHRH ou anti-androgènes, diurétiques, inhibiteurs de la 5-alpha réductase.
Post-thérapeutique : chirurgie pelvienne type prostatectomie radicale, cystoprostatectomie ou amputation abdomino-périnéale, ou iliaque, type cure d’anévrisme de l’aorte abdominale ou curage ganglionnaire lombo-aortique ; radiothérapie pelvienne.
L’évaluation d’une dysfonction érectile repose sur :
- L’interrogatoire et l’utilisation d’auto-questionnaires, lors d’une consultation en médecine sexuelle :
IIEF-6 et IIEF-15 (liens ci-dessous).
- En cas de baisse de la libido, un dosage matinal de testostéronémie peut être réalisé.
En cas de suspicion de dysfonction érectile vasculogénique
(c’est à dire d’origine vasculaire), le patient devra réaliser :
- Un Doppler pénien avec injection intra-caverneuse de prostaglandines.
- Un scanner pelvien dédié (angioscanner ou cavernoscanner) pour évaluation des lésions à traiter.
L'évaluation
La prise en charge des troubles de l’érection est dans la plupart des cas psychologique et médicamenteuse.
Le traitement des facteurs causaux est nécessaire : psychothérapie en cas de part psychogène à la dysfonction, arrêt des médicaments en cause, activité physique quotidienne.
Si nécessaire, un traitement médicamenteux est prescrit : ce sont les inhibiteurs de la phospodiestérase 5 (sildénafil, tadalafil, vardénafil).
En cas d’échec, ou dans certaines situations ou les médicaments sont peu efficaces (notamment après prostatectomie radicale), on peut avoir recours à l’administration locale de Prostaglandines E1 (alprostadil) : soit par gel ou bâtonnet par application intra-urétrale directe, soit par injection intra-carverneuse.
En cas d’insuffisance artérielle ou d’insuffisance veino-occlusive diagnostiquée au doppler pénien, un traitement par radiologie interventionnelle endovasculaire peut être proposé.
Enfin, en cas d’inefficacité des traitements locaux ou endovasculaires, un dispositif appelé « vacuum » ou un traitement chirurgical par pose de prothèse pénienne (implant pénien) peuvent être proposés, avec une certaine satisfaction des patients.
Les traitements
Les indications des traitements endovasculaires des troubles de l’érection sont développées dans leur page respective :