Embolisation d'angiomyolipome
L’embolisation d’angiomyolipome rénal est une intervention radiologique mini-invasive pratiquée par le radiologue interventionnel, dont le but est de prévenir tout risque d’hémorragie spontanée liée à la composition
de cette tumeur bénigne.
La réalisation de cette intervention est indolore, pratiquée sous anesthésie locale, au court d’une courte hospitalisation d’une nuit. Par une ponction à travers la peau, par voie radiale ou fémorale, le radiologue introduit un cathéter afin de naviguer dans les vaisseaux du rein. Sous contrôle radiologique, il place le cathéter et un micro cathéter dans l’artère rénale et les vaisseaux nourriciers de la tumeur, afin de pratiquer l’embolisation. L’artère nourricière est occluse à l’aide de microparticules calibrées non-résorbables libérées par le microcathéter, ou autres agents d’embolisation (colle biologique). Les branches de l’artère rénale vascularisant le rein sain sont épargnées.
L’embolisation ne laisse aucune cicatrice, n’a aucune conséquence sur le tissu sain du rein,
et permet une épargne néphronique.
La voie radiale distale est possible pour ce traitement.
Mieux
comprendre
Qu’est ce qu’un angiomyolipome (AML) ?
Un angiomyolipome est une tumeur bénigne développée aux dépens du tissu rénal, à composante mixte, vasculaire (« angio »), musculaire (« myo »), et graisseuse (« lipome »).
Il est plus fréquent chez les femmes, et peut être unique ou multiple (sur un ou les 2 reins), sans caractère péjoratif.
Son origine est soit sporadique, soit favorisée par une maladie héréditaire (Sclérose Tubéreuse de Bourneville).
C’est une lésion d’évolution lente, qui augmente de taille au fil du temps.
Son évolution ne présente aucun risque vital, il n’y a en règle générale jamais de conversion maligne.
Seul le risque d’hémorragie spontanée est menaçant lorsque son volume devient important (rupture d’un des vaisseaux engorgés au fil du temps).
Quels symptômes ?
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La plupart du temps, il est asymptomatique.
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Lorsqu’il devient volumineux, l’angiomyolipome peut comprimer les organes avoisinants et être à l’origine de pesanteurs, voire de douleurs lombaires ou abdominales.
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Rarement, il est révélé par une hypertension artérielle ou une hématurie macroscopique.
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Il peut se révéler brutalement lors d’une hémorragie spontanée, par des crises douloureuses.
On en fait le diagnostic par l’imagerie (échographie, scanner et IRM).
La prise en charge dépend de sa taille.
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En dessous de 4 cm, seule une surveillance par échographie ou scanner ou IRM suffit : tous les 6 mois en cas de lésions multiples ou tous les ans pour une lésion unique.
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Lorsque la taille est >4cm, on a recours soit à l’embolisation, soit à la chirurgie d’exérèse.
Les traitements possibles
Les angiomyolipomes mesurant plus de 4 cm de grand axe. Au-delà de cette taille, le risque d’hémorragie spontanée est augmenté, l’embolisation intervient alors en prévention de cette complication, et induira une décroissance de la lésion liée à sa nécrose.
Lorsque la décroissance de la taille n’est pas suffisante (taille restant >4cm), on a recours à une ablation percutanée en complément, par cryothérapie.
L'angiomyolipome hémorragique, quelle que soit sa taille.
Les contre-indications :
En cas de doute à l’imagerie (absence de graisse intra-lésionnelle), il est préférable d’avoir recours à une chirurgie d’exérèse avec examen extemporané.
Les indications de l'embolisation
De quoi ai-je besoin pour une consultation en radiologie interventionnelle ?
Vous devez avoir eu la confirmation d’un aspect typique d’angiomyolipome à l’imagerie. Vous devez avoir réalisé une échographie rénale, un scanner et une IRM rénale datant de moins de 6 mois.
Egalement, il vous faut réaliser un Echo-Doppler artériel de l'artère radiale gauche, pour valider la voie d'abord radiale.
Si besoin, le centre d'Imagerie Médicale Paris 5 vous accueille pour les réaliser.
En cas d’hémorragie de l’angiomyolipome, il faut refaire un scanner ou une IRM après résorption de l’hématome, à 6 semaines.
Après consultation avec l’urologue de votre choix, vous êtes prêt à consulter un radiologue interventionnel expert. Il n’est pas utile de consulter votre radiologue interventionnel avant d'avoir réalisé ces examens, il manquera d’informations sur votre pathologie. Vous pouvez toutefois le contacter si vous avez des questions particulières.
Où puis-je recueillir le témoignage de patients déjà embolisés ?
Par respect du code de déontologie médicale français, bien que nombre de nos patients déjà traités se soient proposés, nous ne pouvons en faire part sur ce support ou encore sur nos profils de réseaux sociaux.
En France, un médecin ne peut diffuser aucune information s’apparentant à de la publicité, et les témoignages de patients manifestant leur satisfaction sont assimilés comme tels. Vous pouvez demander conseil sur vos recherches à votre radiologue interventionnel lors de la consultation, celui-ci saura vous aider.
Le bouche à oreille est également un moyen efficace de recueil.
Quelles sont les suites après une embolisation d’angiomyolipome ?
Elles sont principalement rythmées par des douleurs lombaires liées à l’efficacité de l’embolisation sur la lésion, bien contrôlées par antalgiques délivrés par voie intra-veineuse, puis par voie orale à domicile.
La survenue des douleurs est variable, environ un tiers des patients n’en ressentent aucune. Lorsque le volume approxime 6 cm de diamètre ou plus, les douleurs sont tout de même plus fréquemment ressenties. La patiente reste hospitalisée une nuit après le geste, par confort, afin d’optimiser son analgésie. Elle ne retourne à domicile qu’une fois les douleurs bien contrôlées, le lendemain matin. Il est rare de rester hospitalisé une nuit supplémentaire du fait des douleurs.
L’anesthésie générale est peu contributive pour cette intervention, car la survenue des douleurs est trop tardive, et aurait lieu au moment du réveil, après l’intervention. Dans les minutes qui font suite à l’intervention, un anesthésiste spécialiste de la douleur ajuste la dose d’antalgiques à l’intensité des douleurs ("titration"), pour s’assurer d’un confort optimal du patient.
Quelques autres symptômes sont possibles dans les jours qui suivent, et seront abordés lors de votre consultation avec le radiologue.
Durant les premiers jours à domicile, grâce à la collaboration entre le radiologue et une équipe dédiée de soins infirmiers à domicile (2 fois par jour) compétente en suivi post-radiologie interventionnelle, la gestion de la douleur est optimale.
Quand puis-je reprendre une activité professionnelle ?
Il faut compter une convalescence d’environ 7 jours. Après 3 à 5 jours de symptômes et de fatigue liés au traitement, la récupération d’une autonomie est rapide.
Cette intervention est-elle remboursée par la sécurité sociale ?
Oui, elle fait partie des groupes d’interventions appelées « embolisation supra sélective de l'artère rénale ».
Je suis sous anticoagulants : dois-je les arrêter ?
En en cas de nécessité, les anticoagulants Antivitamine K peuvent être maintenus (en cas d'abord radial).
Pour limiter tout risque hémorragique, il est préférable de moduler l’anticoagulation (relai héparine et baisse modérée de l’anticoagulation), selon les recommandations habituelles. Cela est souvent organisé en ville par votre médecin traitant quelques jours avant l’intervention.
Les antiagrégants plaquettaires (Kardegic 75 ou 150 mg) n’ont pas besoin d’être arrêtés.
Le Plavix (75 mg) peut ne pas être arrêté en cas de nécessité absolue, mais il est préférable de l’arrêter 5 jours avant quand cela est possible. La voie radiale diminue le risque d’hématome au point de ponction.
Je refuse un traitement chirurgical, dois-je continuer à voir mon urologue ?
Oui, bien sûr. Vous allez probablement opter pour une embolisation, mais un suivi régulier avec votre urologue est indispensable.
Un radiologue interventionnel expert travaille toujours en collaboration avec son confrère urologue pour s’assurer de procurer à son patient le traitement le plus approprié à sa pathologie. Tous les dossiers médicaux des patientes sont étudiés, et la décision d’embolisation est prise de manière consensuelle entre les deux spécialistes.
L’embolisation d’angiomyolipome présente-t-elle des complications ?
Elles sont majoritairement liées au point de ponction (hémorragie ou hématome simple).
La voie radiale diminue le risque d’hématome au point de ponction.
Les complications graves sont rares. Elles sont dues à l’embolisation de branches rénales (voisines à celles de l’angiomyolipome) vascularisant le tissu sain, entrainant une nécrose partielle du rein. L’amélioration du matériel d’embolisation, et bien sûr l’expertise du radiologue rendent ce risque négligeable. Les outils de guidage (CBCT et Artério-CT) permettent la distinction parfaite entre les vaisseaux cibles et les vaisseaux à conserver.
Questions fréquentes
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